de Philippe Doumenc,
Vous pensiez à la lecture du dénouement de ce grand roman qu'Emma s'était suicidée de désespoir, mais Flaubert , s'appuyant sur des sources erronées, les articles d'Homais dans le Fanal de Rouen se trompait et nous trompait. Juste avant de mourir, Emma avait pu glisser dans l'oreille du professeur Larivière : "Assassinée, pas suicidée"! D'où l'ouverture d'une contre-enquête que le jeune Rémi, assistant du vieux commissaire Delévoye, entend bien mener à son terme...
J'ai bien aimé cette intrigue, ces rebondissements, l'humour sans prétention de l'auteur qui recrée sans prétendre égaler Flaubert l'atmosphère de cette petite ville normande.
Alors la chose se produisit. Exactement comme le soir de son arrivée à Yonville, dans un même bruit infernal venu peut-être de plus loin, une voiture [...] déboula à pleine vitesse de l'obscurité et les doubla, cette fois sans les voir. Quel spectacle! Sa lanterne à peine éclairée, les rênes prises à deux mains, son fouet entre les dents, le cocher de l'attelage fou trouvait encore moyen d'exciter ses chevaux par des cris sauvages; dans la voiture éclairée par un autre falot, des femmes en robe du soir aux épaules nues, des messieurs en habit, des valets en perruque et livrée, tout un monde infernal balancé l'un contre l'autre au rythme des mouvements de la caisse. En leur milieu, la vision : miracle de beauté et de candeur [...] Emma.
Une Emma effarée par ce qui se déroulait.
