L'Adolescence clémentine

de Clément Marot.

Je relis les chansons de ce recueil et ne résiste pas à l'envie de vous faire partager la chanson VII dont j'aime beaucoup les deux derniers vers...Un peu d'Amour Courtois dans ce monde de brutes, ça ne peut nuire à personne !

J'espère que vous apprécierez :

Chanson VII

Celle qui m'a tant pourmené
A eu pitié de ma langueur :
Dedans son jardin m'a mené,
Où tous arbres sont en vigueur.
Adoncques ne usa de rigueur :
Si je la baise, elle m'accole ;
Puis m'a donné son noble coeur,
Dont il m'est avis que je vole.

Quand je vis son coeur être mien,
Je mis toute crainte dehors,
Et lui dis : " Belle, ce n'est rien,
Si entre vos bras je ne dors. "
La Dame répondit alors :
" Ne faites plus cette demande :
Il est assez maître du corps,
Qui a le coeur à sa commande."