Un calice de sang

de Peter Tremayne

Plusieurs polars à mon compte ces temps et un peu en série...
Du côté de Colin Niel (voir post précédent), après "Les Hamacs de carton" son premier roman dans la série des enquêtes du capitaine Anato , très intéressant mais, à mon sens, moins bien écrit que le précédent , j'ai beaucoup aimé "Obia", beaucoup plus dense et touffu mais absolument passionnant et serrant au plus près l'histoire politique de ces dernières années en Guyane.
J'ai lu ensuite le très passionnant roman de Stephen King "Joyland", vrai polar passionnant et émouvant, où le fantastique affleure à peine: Un jeune étudiant vient travailler pour l'été dans un parc d'attractions et se trouve confronté au mystère du spectre qui hante le train fantôme suite à un horrible assassinat... Il résoudra le mystère mais pas seulement; une belle et émouvante histoire d'amour et d'amitié ...A lire même si l'on n'aime pas le fantastique, ce n'est pas un roman construit sur l'horreur.
Et pour finir , j'ai découvert Peter Tremayne dans un "Calice de sang", roman très original où l'enquêtrice est une princesse religieuse catholique mariée Soeur Fidelma !
Etonnant , mais nous sommes en Irlande au 7ème siècle, moment où Rome essaye d'imposer partout sa conception de la religion, notamment le célibat... Imprégnée de l'ancienne culture druidique, féministe, Fidelma n'hésite pas à défier les nouvelles autorités et l'intrigue est passionnante...d'autant qu'elle remet en cause le principal fondement de tout le christianisme...

"Son esprit revint à son époux. Les lois d'Eireann ne l'avaient guère favorisé. Elle était de sang royal et Eadulf, en tant qu'étranger n'avait droit à aucune de ses possessions. En éprouvait-il de la rancœur ? Mais que deviendrait-elle sans le soutien d'Eadulf ? Qui d'autre supporterait ses sautes d'humeur, qu'elle se reprochait constamment ? Elle appréciait la compagnie de son mari, sa chaleur, sa tolérance...mais n'avait-elle pas pris les attentions qu'il lui prodiguait comme allant de soi ? Il y a quelques semaines quand il lui avait proposé de quitter Cashel...ils avaient échangé des paroles cinglantes. Depuis son départ, elle éprouvait un sentiment d'isolement et de solitude que ses projets ambitieux ne parvenaient pas à dissiper . Comment s'excuser auprès d'Eadulf pour ses colères injustifiées tout en revendiquant le droit de poursuivre sa carrière ? Elle se languissait d'une union harmonieuse dans la complicité et les respect mutuel . Fallait-il vraiment que l'un des deux renonce à ses désirs les plus légitimes ? Elle se sentait perdue.

(traduit par Hélène Prouteau, édition 10/18)