La petite communiste qui ne souriait jamais et Mercy Mary Patty

de Lola Lafon
Une de mes habituelles conseillères en lecture m'avait rapporté le plus grand bien du roman de Lola Lafon : De ça aussi, je me console
Je ne savais pas qui était cette Lola (peut-être entrevue lors d'une Grande Librairie) mais lorsque de passage à ma bibliothèque municipale préférée je tombai comme par hasard sur deux de ses romans :La petite communiste qui ne souriait jamais et Mercy Mary Patty, je m'empressai de les emprunter.
Et je ne fus pas déçu ! Bien que très différente l'une de l'autre dans le schéma narratif choisi, les deux histoires m'ont complètement séduit
La petite communiste, biographie romancée de Nadia Comaneci, la petite gymnaste prodige roumaine, pose en fait tout une série de questions cruciales dont la moindre n'est pas le mode de fonctionnement de notre société de consommation et de ce que nous proposons à notre jeunesse:

"La première fois que ma mère est venue à l'Ouest, c'était dans une banlieue du NeW-Jersey, eh bien, elle a pleuré dans les allées du petit super-marché.

Je cherche à comprendre .Pleurait-elle de joie, Stefania, devant l'émotion de ces nouveaux choix, le fait même d'avoir le choix, et Nadia me coupe la parole, presque brutale.Le dégoût de cet amoncellement absurde, me corrige-t-elle.La tristesse de se sentir envahie de désir devant tant de riens.

Le second roman centré sur l'enlèvement de Patricia Hearst se présente comme une enquête autour du fait de savoir, lors de son procès, si elle était consentante, ou si elle avait subi de ses ravisseurs un lavage de cerveau. En fait, ce n'est que prétexte à une problématique de réflexions sur des points importants de notre société, et notamment sur la question centrale de notre liberté (en gros l'idée est que l'on n'est jamais libre, mais bon...) Des liens évidents avec le roman de Jim Fergus : Mille femmes blanches

[...] Mercy,Eunice, Mary et Kelly,ces adolescentes qui voient paradoxalement leur espace de liberté s'agrandir en captivité, car les Indiens les mettent au travail, leur font ramasser du bois, allumer le feu, elles ne sont plus ces créatures palotes confinées au foyer et à leur Bible dont personne ne demande l'avis.Elles apprennent...

Me relisant, je trouve bien pauvre ce que je me contente de dire de ces deux romans, occultant des personnages forts et des relations humaines complexes...je tiens à souligner dans toute cette réflexion foisonnante le souci d'échapper à tout manichéisme.
En bref, à lire absolument!