Le cas Malaussène

de Daniel Pennac

Voici déjà quelques temps que j'avais perdu de vue la reine Zabo, notre bouc-émissaire et  sa petite tribu. Tout le monde a grandi, vieilli, mais c'est la petite Verdun qui, en juge apparemment laide et intransigeante, m'a le plus séduit.  C'est encore sous la forme d'un polar saugrenu que Pennac nous emmène en délire. Le prétexte, l'enlèvement de Lapieta, grand patron sur un départ en retraite dorée alors même que  ‌‌Malaussène est chargé par la reine Zabo de protéger  Alceste Fontana dont le roman autobiographique  lui a valu quelques heurts avec le reste de sa famille. On retrouve donc à l'occasion une bonne partie des protagonistes des autres romans de la saga, y compris le policier Adrien Titus.

Il est possible de prendre beaucoup de plaisir dans une lecture de ce roman au premier degré, même si la mise en abyme de l'auteur écrivant suinte dans toutes les pages.

Je vous conseille donc de lire ce roman pour le plaisir, même si comme le soulignait jadis Pennac, lire ne peut se conjuguer à l'impératif.

On s'ennuie bien ensemble, disait Mara, la plus explosive de la bande. Demain on finit la cabane aux bêtes, tonton, d'accord ?  perspective immense et silencieuse qui s'ouvre sur le massif entier a fait de moi, homme d'asphalte et de decibels, un amant du silence. du ciel et de la pierre. Julie et moi avons offert ce paysage aux petits pendant toute leur croissance. L'immensité convient à l'enfance que l'éternité habite encore. Passer des vacances à plus de mille mètres d'altitude et à quatre-vingts kilomètres de toute ville c'est alimenter le songe, ouvrir la porte aux contes, parler avec le vent. écoutez la nuit, prenez la langue avec les bêtes, nommez les nuages, les étoiles, les fleurs, les herbes, les insectes et les arbres. C'est donner à l'ennui sa raison d'être et de durer.  -nous, Julius, tu veux ? Chaque fois que j'atteins la frontière du Vercors sud entre champs et forêt, je me retourne pour un dernier coup d'œil sur le nord.

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