Se vouloir du bien et se faire du mal

de  Maxime Rovere

Dans cet ouvrage, Maxime Rovere, philosophe d'ascendance spinoziste analyse le mécanisme de la dispute qui émerge entre deux personnes qui s'aiment et ne veulent en aucun cas se faire du mal. Pourtant les conséquences peuvent en être catastrophiques.

Dans ce cadre et en s'appuyant sur des exemples de la vie courante, il pose en termes simples la question : Comment se changer soi-même ?

Au coeur de la problématique, non pas l'affrontement d'"egos", comme on pourrait le croire à première vue mais tout un système d'interactions qui nous dirigent . Pour une large part les "egos" ne sont pas une cause mais une conséquence des disputes. Notre liberté est celle du surfeur qui dirige sa planche ballotée par des courants et des vents parfois contradictoires...

De fait, la réflexion de l'auteur est beaucoup plus complexe que ce résumé succinct et j'en conseille très vivement la lecture; pas de recettes miracles mais des pistes pour progresser dans la connaissance de nous-mêmes.

Or, les traits qui définissent notre personnalité singulière viennent d'un mélange complexe, où les éléments innés et acquis renvoient si bien les uns aux autres que les généticiens ont  l'habitude de comparer cette affaire à la surface d'un rectangle. En effet, lorsqu'on leur demande ce qui est le plus important, l'inné ou l'acquis, ils demandent ce qui est le plus important pour calculer la surface d'un rectangle : la longueur ou la largeur ? Bien sûr, la question est absurde, puisque la surface est le produit de l'un par l'autre ; de même, il est absurde d'attribuer une part aux facteurs génétiques et une autre aux facteurs sociaux. Ces facteurs sont en perpétuelle interaction entre eux, et avec beaucoup d'autres.
Mais en plus de ses déterminations en tous genres (biologiques, sociales, linguistiques, etc.), un individu se définit aussi par les incohérences qui donnent à son système son caractère paraconsistant, c'est-à-dire qu'il intègre les contradictions sans s'effondrer sur lui-même ; c'est ce que j'appelle ses brèches. D'où viennent- elles? Pas plus que les déterminismes, les brèches ne se laissent répartir entre celles qui viennent du « dehors » et celles qui viennent du dedans »: elles sont toutes le produit des deux.