de Marie Darrieussecq .
Complètement séduit par ce dernier écrit de Marie Darrieussecq . Forme littéraire insaisissable : autobiographie, manifeste écologique, essai philosophique, poème ?
Pourtant elle n'est pas tendre avec les dormeurs (dont je fais partie), affirmant notamment que :
L'insomniaque est sublime, seuls dorment les abrutis
Très agréable à lire, l'analyse monte constamment en puissance. Si les premiers chapitres énumèrent surtout les insomniaques célèbres et toutes les thérapies envisageables, peu à peu le champ d'analyse s'élargit jusqu'aux liens entre insomnies, génocides humains et génocides animaux.
Une analyse convaincante et pourtant presque un poème.
Les livres que nous lisons à nos enfants sont pleins d'ours de tigres et de lions. Nos enfants s'endorment en pensant aux animaux; comme si l'urgence, à leur naissance, était de leur signifier que nous sommes différents, différents et supérieurs . Nous accordons pensée et parole aux animaux, mais en les affublant de notre humanité . Nous en faisons des monstres ou des peluches. Mais l'expérience que fait l'enfant de son doudou contredit fortement l'Encyclopédie : les yeux de verre ou de plastique sont ouverts dans la nuit . L'animal veille sur le sommeil de nos petits.
